jeudi 28 juin 2012

De l'usage de la pomme de terre

Longtemps réservées aux animaux, les pommes de terre ne connaitront qu'une certaine reconnaissance qu'au travers les travaux acharnés d'un certain Parmentier, pharmacien aux armées au 18é siècle.
Il voyait notamment en cette racine un bon moyen pour mettre fin aux famines endémiques qui sévissaient encore à cette époque.
Et en 1826, le journal "Affiches, annonces et avis divers de Poitiers, département de la Vienne" en fait même un article sur les usages possibles.







Alors, si vous êtes en panne de café ou d'eau-de-vie, ou si vous souhaitez badigeonner un bâtiment ou guérir du scorbut, une seule solution : la pomme de terre !

vendredi 22 juin 2012

22 juin 1815 - L'abdication de Napoléon 1

Après la campagne de Russie de 1812, où l'Empereur Napoléon a connu quelques succès avant de connaitre une terrible débâcle et une retraite sanglante (Berezina), une alliance est créée entre le Royaume Uni, la Prusse, l'Autriche et la Russie pour en finir avec la France et son Empereur.
Si bien qu'en mars 1814, Paris tombe et l'Empereur doit abdiquer.

En avril, il est déchu par le Sénat et exilé sur l'île d'Elbe, qui devient de ce fait, un Etat à part entière, puisque Napoléon conservera son titre d'Empereur.

Fin février1815, inquiet de son propre sort et de celui de sa famille, Napoléon quitte l'ile d'Elbe pour reconquérir son trône impérial en France. Il débarque dans le sud de la France. Il passera même par La Mure le 7 mars ! (Petit clin d'oeil à Guillaume et à son musée Matheysin :)


Toutes les armées venues pour l'arrêter se rallient à lui, et l'escortent jusqu'à la capitale, si bien que le 20 mars 1815, il est de nouveau Empereur des Français, mais pour une courte durée, puisque cette période sera dite des 100 jours...

En effet, les ennemis jurés de Napoléon n'acceptent pas ce retour et reprennent les armes contre les armées françaises si bien que l'Empereur est de nouveau vaincu à une certaine bataille de Waterloo le 18 juin 1815.
Le 22 juin, il abdique pour la seconde fois en faveur de son fils Napoléon II et il sera exilé à Sainte-Hélène où il meurt le 5 mai 1821.

Dans le journal "Affiches, annonces et avis divers de Poitiers, département de la Vienne" de 1815, on retrouve cette histoire racontée telle une tragédie. Je ne résiste pas à l'envie de vous publier quelques pages de cet article (vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir) :









Et bien sur le pacte fédératif pour les habitants de la Vienne qui aiment "sincèrement la Patrie" !




Voilà, l'abdication de Napoléon Premier du nom, c'était il y a précisément 197 ans !

mardi 5 juin 2012

Putain de Guerre !

J'emprunte cette expression "choc" issue de l'oeuvre de l'excellentissime Tardi et de son magnifique travail sur la Grande Guerre pour vous présenter AMILIEN Léon Louis Roger, mort d'une blessure de guerre pour ses 20 ans, jour pour jour....

  


Rien d'autres à ajouter que "Putain de Guerre"
......

vendredi 1 juin 2012

Tôt ou tard les usurpateurs seront découverts

Lu dans le registre paroissial de 1737 de la commune de Liniers (86) où l'on sent bien un certain agacement de notre bon curé !
[vous pouvez cliquer sur les images pour les agrandir]

Liste et dénombrement des choses qui sont communes dans le bourg.

Premièrement le puy situé contre la maitairie et les borderies du sieur Mayaud BoisLambert, puy dont ont toujours jouis librement et comme de leur propre bien, mes prédecesseurs et tous les gens du bourg et qu’ils ont fait de tout temps
curer, entretenir à communs frais, ainsi que Jean Laurendeau, Mathurin Boisson, maréchal et domiciliés et moy louons fait raccomoder par un nommé Clément dit l’aphna, masson demeurant au village de la Brunetière, paroisse de Lavoux, et dont nous avons eu la quittance des mains de Pichault nottaire, et si le metayer et les bordiers de sieur Mayaud ny sont point compris, c’est qu’ils ne sont pas des domiciliés permanents dans leur propre bien ce qui fait qu’ils se soucient peu de l’entretiennement du puy.
Et si quelqu’un des successeur dus sieur Mayaud veulent chagriner mes successeurs, il n’y a qu’à leurs répondre qu’il ne peut passer les bornes de ses taudis ainsi que je lui ai tenu tette et me suis
moqué de lui plusieurs fois en lui disant qu’il y avait mille ans et plus que mes prédécesseurs s’étaient servis de l’eau de ce puy, qui est le seul puy commun du bourg, tant pour baptiser, dire la messe, que pour toutes les nécessités et utilisations particulières et qu’un marmouzet comme lui était incapable d’empêcher un usage et une pratique si ancienne et si conforme à la loy, voici les termes généraux du digeste « De aqua hujus putei, hoc anno,
nec ui, nec clam, nec preciario, usus es, quominus ita  utaris, uim fieri ueto ». 
 Le dit puy d’ailleurs est dans un carrefour et bien séparé et non renfermé ainsi que le prétendait faire le sieur Mayaud, mais je lui en deffie, de plus ce puy est au bout de mon cimetiere
ainsi que le prouve les tombes qu’il a fait
couvrir de pierres et les bornes qui sont tout le long de sa Maitairie et de ses Borderies et si ce puy avait été a un particulier il y a plus de mille ans qu’il aurait été renfermé et que ce particulier en aurait tiré quelque profit temporel et cest précisement ce qu’aurait voulu faire le sieur Mayaud Boislambert mais qui a bien été attrapé et pour bien découvrir sa fraude il faudrait le faire assigner pour déclarer en justice la consistence de ses taudis on verrait par
la que ses ancestres ou les personnes de qui il tient ce bien de peu de conséquence et des plus roturiers ont anticipé et usurpé beaucoup du cimetière la preuve en est que sil venait un ordre ainsi que cela devrait se faire renfermer le cimetiere il faudrait qu’il fit reculer ses
taudis pour se faire un passage, en un mot c’est le puy de l’église et de la messe
De plus il y a de commun une fosse appellée la fosse noire située dans un carrefour et un quéreux laquelle fosse joint d’un coté aux fenieres par un autre au pré de la dame Le Coq, par un autre aux clotures de la maison de la Picardie appartenant pour le présent à Mathurin Brisson maréchal que jay surnommé Dur a cuire ; la preuve que cette fosse est commune est l’usage libre que tous les habitants du bourg en ont de tout temps sans que qui que ce soit ait pu la faire renfermer. Cela se prouve encore parce que la dame Le Coq et Brisson Maréchal ont leurs clausures renfermées et bornées et qu’il ne peuvent passer  leurs bornes cela le prouve enfin par le chemin qui a été laissé toujours libre entre ces deux clotures, pour aller du bourg a la ditte fosse.

S’ensuivent les choses qui n’appartiennent qu’à la cure.
Premierement le cimetiere et tous les arbres qui y sont, des fruits desquels ont toujours jouis mes prédécesseurs dans lequel est une grande fosse appelée le vivier cest Tribouillard qui la fait faire croyant quil rendroit l’eau Pour y mettre du poisson auparavant Pierre Tribouillard
Faisait entourer lendroit ou est ce vivier d’épines Et en faisait un petit pré et bon Vincent Brisson aagé de 78 ans m’a dit y avoir fauché.
Plus la fosse ancienne et appellée par Chaboceau curé de Liniers la fosse du cimetière etant seule en ce temps la aupres de laquelle il dit dans ses registres qu’il a enterré le nommé Pierre Ferre tailleur d’habits demeurant à la maitairie des Murs de cette paroisse.
Je lay fait curer plusieurs fois seul, mais quelques fois a cause de l’abbondance de terre qui y etoit j’ay souffert que le messager du sieur Mayaud Boislambert en tirast aussi soit parceque mon valet n'avoit pu commodement en tirer la terre a cause de sa besogne d’ailleurs, soit parce qu'il men auroit couté plus que la terre ne valloit.
Si quelque fois je lay fait tirer tout seul c'etoit pour  défier le Sr Mayaud
d’y toucher et me mocquer de ce quil se ventoit d’en avoir la moitié.
Son raisonnement etoit un raisonnement d’offensé car il est borné par les murailles des clotures de la maitairie et il ne peut passer ses bornes, d’ailleurs il est convaincu de vouloir antrer par le cimetiere dans lequel est la fosse par les tombes qui sont dans le cimetiere, a la sortie de la grande porte de la martairie et qui ne joignent et ne touchent les murailles de sa clausure, que parce que mal a propos le curé tollere que le betail de son mestayer y passe pour aller boire ce qui ne renvoit pas de tolérer y ayant une fosse commune a tout le bourg qui est la fosse noire. De plus la longue pointe de terre du cimetiere
qui prend depuis la grande porte de mon presbitaire et depuis la grande porte de l’église et va jusqua sa cloture, prouve que le plus profond de cette fosse est dans la terre du cimetiere. Enfin si le système du sieur Boislambert pouvoit se soutenir et [ ?] que plus la fosse s’aggrandiroit, laquelle s’aggrandit tous les jours, sa moitié s’aggrandiroit aussi et que si elle venoit à s’aggrandir jusqu'au vivier du cimetiere
Le sieur Mayaud Boislambert en retenant sa moitié et la faisant renfermer et separer de celle de la cure.
Le curé seroit renfermé chez luy et les paroissiens ne pourroient plus entrer dans l’église par les portes ordinaires si bien qu’il en faudrait faire ouvrir de nouvelles pour les paroissiens dans le derriere de l’église et de nouvelles dans le derrière du presbitaire pour les curés,
Sic mentita est inquitas sibi

C’est ce qui demontre que tost ou tard les usurpateurs seront decouverts !
A Liniers ce treizième janvier 1736
Boulot curé de Notre-Dame de Liniers

Et on peut voir que cette histoire de propriété était une réelle préoccupation de ce bon curé, car on en retrouve dans un acte de baptême de 1737, soit un an après !

 

Ce qui est fait l'acte de baptême le plus long que j'ai pu rencontré :)