jeudi 25 juin 2015

Le fort d'Usseau

Usseau est une petite commune située au nord est de la Vienne.
En 1905, une terrible histoire s'y déroula et  eut des retentissements dans tout le pays. On appela cette histoire, "le fort d'Usseau".
Le 4 mai 1905, un habitant du bourg nommé GRANDPIED, se rendait, en carriole, à la foire de Châtellerault. Il vint à passer devant la maison de l'ancien garde chasse ROY, dont le jardin borde la route. Un coup de fusil parti de la haie et le jeta au fond de sa voiture, le visage criblé de grains de plomb, un oeil crevé.
Sa fille qui l'accompagnait et n'avais été touchée que partiellement, cria au secours. Des gens du hameau accoururent et le blessé, inondé de sang fut transporté dans la maison la plus proche. On appela un médecin et le maire et les gendarmes se mirent à la recherche du meurtrier.

Lors de cet incident, le coupable était identifié, mais la presse locale ne voulait le citer :


Mais il ne fut pas difficile de deviner que le garde chasse François ROY avait fait le coup et s'était réfugié dans sa maison. Il y avait entre les deux hommes des motifs de haine qui étaient connus de tous.
L'histoire n'aurait pu être un simple fait divers, mais la suite des événements se transforme en véritable tragédie.
Francois ROY, alors âgé de 70 ans, s'était barricadé dans sa maison. Il refusait de répondre aux magistrats et aux gendarmes qui lui ordonnaient de se rendre. Pire, dès qu'ils approchaient de la propriété, le vieil homme au caractère vindicatif n'hésitait pas à faire feu, et c'est un greffier qui reçut la première décharge de plomb ! Une fois les renfort appelés et la maison cernée, François ROY n'hésita pas à continuer d'utiliser son arme, à tel point que l'armée fut appelée pour aider les forces de gendarmerie (22 soldats, un Capitaine, un Lieutenant, et un Sergent). Ce siège dura tout de même 11 jours, et les forces en présence durent utilisé 45 kilogrammes de mélinite pour faire sauter un mur du "fort d'Usseau" et interpellé le forcené !
La presse nationale le présente ainsi :


Le pire dans l'histoire, c'est l'origine de la haine que ROY vouait à GRANDPIED. En effet, ce dernier avait accusé le garde chasse d'avoir braconner un lièvre et lui avait ainsi fait perde sa place de garde chasse...Cette facheuse histoire valut tout de même à GRANDPIED 38 grains de plomb au visage !
L'arsenal de Roy était d'ailleurs assez complet : Un fusil Lefaucheux, un revolver, un sabre de cavalerie, une canne-fusil et une canne-épée, sans compter un nombre de cartouches impressionnant.

La défense du prévenu reste toujours la même durant son procès : "Ils voulaient me tuer, je me suis défendu". Heureusement, si beaucoup de personnes furent touchées par le tirs du forcené, aucun ne perdit la vie.
L'affaire fut tout de même diffusée dans toute la presse locale, et cela durant des années. L'Humanité, Le Petit Parisien, La Croix et bien d'autres ne cessèrent de publier des articles sur la question.

François ROY fut condamné à mort pour ses actes, avant d'apprendre, deux mois après ce verdict, que sa peine serait commuée en détention perpétuelle.

Des cartes postales furent même créées à partir des photos prises à l'époque (ou reconstituées d'ailleurs) :






Source : Archives départementales de la Vienne

L'histoire fut même citée dans plusieurs ouvrages comme celui-ci sur les procès célèbres...


Cette petite commune de la Vienne a été au centre de l'information nationale durant cette année 1905, elle ne devait pas s'attendre à cela. On fit même une chanson de cette histoire :



3 commentaires:

  1. Incroyable cette histoire. L'arsenal que Roy avait chez lui pour tenir 11 jours a été estimé ? La maison existe toujours ?

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    1. Oui la maison hésite toujours j'y vis aujourd'hui

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  2. J'ai mis à jour le billet pour l'arsenal, la chansonnette, et le verdict surtout.
    Concernant la maison, pas d'info. Je sais juste qu'elle a été visité de nombreuses fois après cette histoire par des "touristes" qui venait chercher un morceau de ce "fort"

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