Vu dans un registre paroissial de Clairac (Lot et Garonne), cette note sur la pension du curé de ladite commune en 1790. Ce texte fait surement suite au décret de l'Assemblée Nationale du 13 février 1790 qui supprime les vœux monastiques et permet aux membres des congrégations régulières de recevoir une pension :
"Le 28 février 1790, monsieur le curé de Clairac (Monseigneur Vergner âgé de 87 ans) a fait à la municipalité de la présente ville la déclaration du revenu dont il jouit par lettre de son bénéfice et le tout pour le conformer au décret de l'Assemblée Nationale, il apporte par cette déclaration qu'il n'a d'autre revenu qu'une pension de huit cents livres....huit cents livres !
Ô bonté de ma mère ! huit cents livres.
Ô bonté de ma mère ! huit cents livres.
Le pasteur d'une des paroisses la plus peuplée et la plus étendue du diocèse qui comprend six paroisses, celle de Saint-Martin dans la ville, celle de Saint-Pierre, de Cambes, du vague Détignagues, de Dimeuil, huit cent livres !
Le doyen des curés congruistes du Royaumes ! Huit cent livres !
Celui a qui, son titre seul donne par droit divin 15 milles francs de revenus ! Huit cents livres celui qui a consacré ses vœux, ses travaux pendant plus de cinquante ans au salut de ses ouailles. Huit cents livres, le vieillard qui compte vingt et deux olimpiades.....dix sept lustres et demi, et les cinq sixième d'un siècle au service des autels, huit cents livres. Le citoyen recommandable par ses talents, sa tolérance, ses vertus.
Huit cents livres enfin !
Celui qui après avoir sacrifié la meilleure portion d'un patrimoine très considérable, a vu tous le bénéfice du Royaume quadruplé de revenu tenu [....] Inaccessible aux révolutionnaires (?) des siècles n'ont jamais été augmenté d'un sol ! O Couna (injure locale ?) !
Avide, avare, ambitieux, tu es coupable (comptable ?) au tribunal de la nation de cette criante injustice !"