Parti à la recherche des destructeurs de loups de la gentille sorcière des archives, je me suis lancé dans la lecture des registres paroissiaux de la Vienne. Registres tenus avant la Révolution française par les curés des communes, et dans lesquels, ils notaient les baptêmes, les sépultures et les mariages.
A la plus grande joie des généalogistes que nous sommes, ces curés notaient aussi souvent des informations intéressantes sur la vie de la commune, voire de la France de l'époque.
Ainsi, comme j'étais tombé sur ce mot du curé d'Archigny sur la Révolution française de 1789, j'ai retrouvé un autre mot identique du curé d'Antigny, une commune voisine.
Je ne vous fais pas la retranscription de l'acte car il est vraiment lisible, mais n'hésitez pas à me contacter si vous ne comprenez pas certains mots.
Quel plaisir de trouver ces modestes témoignages d'une époque qui marqua notre pays.
Monsieur le curé d'Antigny, merci !
Par contre, Gloria, pour les loups, je poursuis ma traque :)
Il y a peu, je vous parlais de mon aïeul Louis PROVAULT, quelque peu marginal, ayant maille à partir avec justice locale.
Son frère a lui aussi un parcours intéressant...
En commençant la lecture de son registre matricule, j'ai constaté que son certificat de bonne conduite lui avait été accordé, et qu'il avait une carrière militaire plutôt intéressante.
Il a en effet arpenté la France, à travers différents régiments, notamment l'infanterie de Marine. Il a fait un passage dans le 3éme régiment d'Infanterie Coloniale, dans lequel se trouvait aussi le caporal Ludovic BLAIS dont je vous ai déjà parlé.
Un parcours assez classique, et je pensais même que Jean-Baptiste était bien plus sage que son frère. C'était sans compter sur cette petite note qui figure en bas de son registre....
Le 10 mars 1915, après avoir bu un p'tit coup, ce soldat a abandonné son poste, et cela, en temps de guerre, ça ne pardonne pas....Il sera condamné à 26 mois de prison. Emprisonnement effectif à la fin de la campagne bien sur.
Il sera démobilisé en 1919, et décèdera le 21 avril 1920 à Châtellerault (sûrement en purgeant sa peine...)
A la frontière du département de la Vienne et de l'Indre-et-Loire, s'est déroulé un crime horrible, dans le petit village des Ormes, non loin de Saint-Sulpice, au hameau des Mireaux...
Crime pour lequel, le dénomme Joseph CHAUSSEBOURG fut condamné à la peine capitale.
Le dénommé CHAUSSEBOURG partageait le hameau "Des Mireaux" avec le couple GENDRE.
Ce lieu-dit n'était composé que deux habitations, en partie creusées à même le rocher.
Tout allait mal entre ceux deux familles.
Si bien qu'en septembre 1848, Joseph CHAUSSEBOURG, eut une nouvelle querelle avec son voisin Pierre GENDRE, dit "Le Jardinier".
Il le laissa pour mort après une vive altercation, mais ce dernier n'avait pas encore rendu son dernier souffle ! Pour cela, il fut condamné à 6 jours d'emprisonnement.
Ceci ne fit qu'accroître la haine que ressentait Chaussebourg pour la famille Gendre. Ainsi, il fomenta un plan diabolique pour se débarrasser de ces deux voisins.
Il tua les époux GENDRE dans un bain de sang effroyable avant de s'asséner un coup de serpe au niveau du cou. Puis il s'en alla au village voisin pour demander de l'aide, en répétant que le hameau avait été attaqué par 3 brigands, et que le couple GENDRE avait été assassiné et qu'on avait essayé d'en faire de même avec lui !
Une fois sur la scène de crime, les autorités judiciaires démasquèrent la supercherie et le triste sire Joseph CHAUSSEBOURG fut embastillé, non sans clamer son innocence !
Sa réputation au village, et les nombreuses menaces de mort qu'il avait proféré à l'encontre du couple, n'avaient trompé personne !
On apprendra même durant le procès que ce voyou volait des moutons à ses voisins GENDRE, et leurs redonnaient écorchés vifs !
Sans compter sur le fait, que la nuit du crime, un cri horrible avait été entendu dans le village, mais que personne, par crainte du sieur CHAUSSEBOURG, n'avait osé intervenir...
Pour ce meurtre, Joseph Chaussebourg fut condamné à la peine capitale.
Sa demande de recours en grâce lui ayant été refusée, il fut exécuté le Mercredi 08 mai 1850.
La presse nous raconte d'ailleurs son exécution
Toute l'affaire racontée dans "l'Avenir de la Vienne", le journal local de l'époque !
Et n'hésitez pas à rejoindre la page Facebook, de Généacrimes pour ce genre d'affaire surgit du passé !
J'avais un peu mis de côté une branche de mon arbre, je ne sais pour quelle raison. Surement parce j'étais trop occupé à élaguer le reste !
Me voilà de retour sur la branche maternelle de mon grand-père Robert GAGNADOUX.
Sa mère, Marcelle Célestine Eugénie PROVAULT vient d'une famille, on-ne-peut plus marginale ! La rumeur familiale voulait qu'une partie de la famille était un peu "rebelle". Je crois que j'ai mis le doigt dessus !
Marcelle est née de l'union de Louis PROVAULT et d'Eugénie VISSAC.
Ce sont deux familles qui se sont bien trouvées d'ailleurs (article à venir sur la famille VISSAC !).
Louis a déjà une histoire administrative intéressante ! En effet, il se nomme Louis PROVAULT.
Il est le fils de François PREVOST et de Marie LAVENIN, alors que ses frères et soeurs ont tous le nom de famille de PREVOST, et leur mère se nomme Marie LAVENAC.
Pensant faire une erreur, j'ai vérifié et recroisé toutes les informations, et il s'est avéré que je n'ai pas commis la tragique bavure qui m'aurait obligé à refaire toute une branche de mon arbre :)
L'explication vient surement du fait que Louis est né à Saint-Maurice-la-Clouère (86), et ensuite ses parents sont venus s'installer sur Poitiers (Faubourg de la Cueille....). Donc, il y a eu changement d'officier d'Etat-cvil, et le nom est passé de PROVAULT à PREVOST.
Dans les registres, on rencontre souvent des recours réparant ce genre d'erreurs administratives, mais cela demande une démarche auprès du tribunal, et vous verrez par la suite, que ce n'est pas trop le genre de la maison....
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
L'acte de décès de François PREVOST
et
l'acte de mariage de Louis PROVAULT confirment bien qu'il s'agit du père et du fils.
Louis PROVAULT épousera Eugénie VISSAC le 26 janvier 1895, après quelques années mouvementées...
Mes recherches sur cet aïeul m'entrainèrent donc tout naturellement vers son registre matricule, toujours une source d'informations précieuses ! Et quelle ne fut pas ma surprise !
On peut noter que ce cher Louis mesurait 1.54 mètres et qu'il avait (déjà...) une cicatrice au bras droit...
Et c'est ensuite que nous découvrons son parcours carcérale !
De 1888 à 1890, ça ne s'arrête pas !
On le retrouve d'ailleurs souvent dans l'Avenir de la Vienne, le journal local...
En 1888
En 1889
Pour sa défense, son père Francois est décédé en 1886, peut être que cela n'a pas aidé....
On le retrouve jusqu'en août 1890, ou il sera affecté sur instruction au 4éme bataillon d'Infanterie Légère d'Afrique. Je suppose que c'est une décision de justice, et non pas un choix personnel....
Avant d'être réformé en Octobre 1895 pour "perte de l'oeil gauche", année de son mariage !
On le retrouve ensuite en 1919, ou il est cité comme Marchand de poissons :)
Quand on fait des recherches généalogiques, on n'a toujours des surprises, toujours !
Je prépare un autre article sur la famille PREVOST / PROVAULT, car les frères de Louis sont aussi...intéressants....
C'était il y a 93 ans, jour pour jour, après plus de 4 ans d'une guerre sans précédent, l'Armistice était signé mettant fin à un des plus grands drames mondiaux.
C'est donc tout naturellement que j'ai décidé de consacrer ce billet à la Grande Guerre, et à un homme en particulier, le Caporal Joseph Eugène Ludovic BLAIS. Aïeul d'une amie pour laquelle j'ai eu la chance de collecter quelques informations.
Joseph Eugène Ludovic BLAIS est né à Boismé, dans le canton de Bressuire, dans les Deux-Sèvres, le 22 août 1886.
Il est le fils Victor Toussaint BLAIS, scieur de long, et de Marie Augustine LUMINEAU .
Il avait donc 20 ans, lorsqu'en 1906, il commence ses classes. Sa vie militaire ne lui laissera pas beaucoup de répit. Il commença son périple en Tunisie.
En 1830, la France envahit l'Algérie (conquiert diront certains...), et s'installe fortement en Afrique du Nord. La Tunisie voisine, pays ruinée, est obligée d'accepter une mise sous tutelle occidentale. Et c'est en 1878, que la France obtient la totale liberté d'envahir la Tunisie sous prétexte d'aller mater la rébellion Berbère (des tribus Kroumirs), accusée de pénétrer sur le sol français, par l'Algérie...
Le protectorat français débuta donc en Tunisie en 1881, suite à la signature du traité de Bardo, que le dirigeant tunisien dû signer sous la menace de son exécution...difficile de faire autrement...Quelques mois après, ce traité déjà injuste, était consolidé par la signature de la convention de Marsa qui donnait quasiment les pleins pouvoirs à la France sur la Tunisie. Et débute alors, une vrai mission de "civilisation" de la Tunisie, où le Français était présenté comme un être supérieur, face à un Tunisien "indigène" et complètement incapable de diriger son pays.
Et c'est dans ce climat de tension extrême que débarque le 2nde classe Joseph Eugène Ludovic BLAIS, au sein du 4éme régiment de zouaves. Il officiera en Tunisie d'octobre 1907 à mars 1908. C'est en effet en 1907, que sera créé le groupe des jeunes Tunisiens, groupe contestataire qui souhaitait des réformes !
Jaurès avait demandé d'ailleurs dès janvier 1908, le retrait des troupes françaises du Maroc...
Mais au même titre que la Tunisie, le Maroc sera placé sous protectorat français en 1912.
Cliquez sur l'image pour l'agrandir
Enfin, d'août 1909 à 28 août 1910, il retournera en Tunisie, mais dans l'armée de réserve. Il passera d'ailleurs Zouave de 1ére classe, le 15 juin 1909, juste avant son passage dans l'armée de réserve.
Il y aurait encore beaucoup à dire sur la présence des troupes françaises sur le sol tunisien et nord-africain en général, mais je vous invite à consulter cet excellent site.
En 1911, Ludovic BLAIS reviendra en France, où il épousera à Chiché (79), le 3 juillet 1911, la demoiselle NOIRAUD Marie Eloïse. Ils auront deux enfants ensemble, Marcel né en 1912 et Emilienne née le 05 avril 1915, soit exactement 9 mois après la mobilisation générale !
Il sera de nouveau mobilisé, comme beaucoup, le 1er août 1914, au sein du 3éme régiment d'infanterie coloniale, puis au sein du 33éme régiment d'infanterie coloniale, fraîchement créé en août 1914.
Durant la Grande Guerre, il sera fait Caporal le 1er janvier 1915.
L'histoire veut qu'il sera dégradé au rang de 2nd classe le 15 septembre 1915 car "à une observation d'un sous officier concernant ses fonctions de Caporal, il avait répondu "je m'en fous".
On imagine aisément qu'il n'avait pas voulu envoyé la dizaine d'homme sous son commandement, exécuter un ordre imbécile...et il a donc été dégradé pour cela.
Il sera tout de même cité à l'ordre du régiment le 21 décembre 1915 pour "sa belle conduite au combat du 25 septembre" et décoré de la Croix de Guerre.
Et le 5 novembre 1916, il retrouvera même son grade de Caporal !
Malheureusement pour le Caporal Blais, le Général NIVELLE prend la tête des opérations en décembre 1916, et décide en avril 1917 de lancer une énorme opération, le Chemin des Dames sur lequel les Allemands sont présents depuis septembre 1914 et qu'ils ont eu le temps de fortifier....
Ce fut un échec cuisant pour la France puisqu'on estime à 200.000 français morts en deux mois de combat, soit plus de 3.000 hommes par jour !
Cette offensive débutera le 16 avril 1917, et le pauvre Caporal BLAIS, comme bon nombre de poilus, y laissera sa vie.
Il tombera le premier jour des opérations au moulin de Vauclerc, et sur cette photographie de l'époque, on peut voir l'intensité et la rage des combats...
Nous retrouverons son nom dans le Journal de Marches et des Opérations du 3éme Régiment d'Infanterie Coloniale au milieu de dizaines d'autres noms, funeste recensement des pertes de la journée.
Malheureusement, pour plus de 80% des soldats tués ce jour là pour le 33éme Régiment d'Infanterie Coloniale, on ne sait pas ou sont enterrés les corps, ils ont surement terminés à l'ossuaire de Craonnelle où d'un cimetière militaire proche.
Suite à cet échec, Nivelle sera d'ailleurs vite remplacé par le Général Pétain en mai 1917.
On peut noter qu'en 1917, c'est la date d'entrée en guerre des Etats Unis. Nivelle écrira d'ailleurs à ce sujet, cette petite note que l'on peut retrouver dans les Journaux de Marche et des Opérations de certains régiments :
Pour conclure sur le Chemin des Dames, il faut rappeler que Pétain dû gérer une crise sans précédent dans cette guerre, puisque pour la première fois, l'armée française sera confrontée à des mutineries en masse. Mutineries que l'on peut parfaitement comprendre.
Après 3 années de guerre et d'horreur, on demandait à des hommes d'aller vers une mort certaine ! A ce titre, "les tribunaux militaires prononcèrent 3 427 condamnations dont 554 à mort"
Cela valut d'ailleurs la création de la fameuse "Chanson de Craonne", créé par des Poilus, et qui fut interdite et réhabilitée il y a peu par le président Giscard d'Estaing.
Le gouvernement avait promis un million de Francs et la démobilisation complète au soldat qui dénoncerait le créateur de cette chanson, et jamais personne ne fut dénoncée...
Voila, en ce jour d'armistice, je me devais de rendre hommage à nos Poilus, et au Caporal Joseph Eugène Ludovic BLAIS, mort au front, laissant une veuve et deux orphelins, et qui ne vit jamais arrivé ce message tant attendu par tous :
Je suis parti à la recherche de la mort d'un de mes aïeux en compulsant la presse local de l'époque.
Mathieu VISSAC, cet aïeul est mort à l'âge de 28 ans, un an après son mariage, trouvant cela étrange, j'ai décidé de lire la presse pour savoir s'il n'y avait rien sur ce décès.
Je me suis donc penché sur la lecture du "Journal de la Vienne" du 1er Décembre 1849, et j'ai fait une découverte, autant surprenante que saugrenue !
Comment mourir bêtement pour un simple "vol" de châtaignes...
Je vous avais déjà parlé il y a quelques temps d'une anecdote de recherche forte croustillante sur le mariage du sieur POIRON et de demoiselle THEVENET, qui avait rencontré un empêchement lors du ban de publication dudit mariage ! Celui-ci avait été "sauvé" par la bénédiction du sire Martialis Ludivocus de Beaupoil de Saint Aulaire !
Et bien, en faisant des recherches dans la commune de COUSSAY (86), je suis tombé sur un autre acte de bénédiction de mariage par l'évêque en place, pour le mariage du sieur BOSDIN et de demoiselle DESMARAIS.
Si j'en crois cet acte de mariage du 11 mai 1756, cette bénédiction était nécessaire car la publication des bans de mariage n'a pas été respecté correctement.
Et donc, au détour d'une page de registre, je suis tombé sur ce "petit" bout de papier en latin :
Bénédiction signée par l'évêque Joannes Ludovicus (Jean Louis) de la Marthonie de Caussade, qui fut nommé à l'évêché de Poitiers de de 1748 à 1759 où il fut d'ailleurs remplacé par la suite par le fameux Martial-Louis de Beaupoil de Saint Aulaire !
Jean Louis de la Marthonie de Caussade
On peut d'ailleurs en trouver un portrait sur le site du ministère de la Culture.
Tableau qui se trouve dans la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers.
En faisant quelques recherches sur cet illustre personnage, on apprend qu'il était même premier Aumônier de la fille de Louis XV....